La population des personnes sans-abri à Genève La santé comme révélateur des processus de désocialisation

Le sans-abrisme donne lieu à de nombreux débats, il est l’objet de nombreuses questions sociologiques et d’études portant sur la lutte contre l’exclusion sociale et la précarité (Damon, 2010). En Suisse, une augmentation du nombre de personnes sans toit est observée et une dégradation de leur état de santé est constatée (Jackson, Wuillemin & Bodenmann, 2016).

Cette thèse de doctorat vise à interroger les processus de désocialisation en œuvre dans les parcours de vie de personnes sans-abri mais également les liens entre extrême précarité, formes institutionnelles et santé. L’état de santé de ces personnes peut constituer un indicateur des processus de désocialisation. Le syndrome d’auto- exclusion, psychopathologie spécifique de la vie à la rue, montre le rapport qui existe entre désocialisation, capacité de réflexion des personnes elles-mêmes désocialisées et l’impact sur la santé. Un hébergement d’urgence à Genève et son accès à une consultation de soins en santé communautaire, in situ, constituera le cadre d’observation.

L’objectif principal vise à comprendre les processus de désocialisation de personnes sans-abri à Genève qui se matérialisent dans leur état de santé constaté et ressenti, à partir d’une analyse d’imbrication des rapports sociaux. La méthode consistera en un design mixte convergent parallèle inspiré de la sociologie de la précarité (Bresson, 2010) combinant une analyse descriptive transversale rétrospective sur dossier et une étude des parcours de vie de personnes sans-abri.

Les hypothèses guidant cette thèse présupposent que certains parcours de vie de personnes sans-abri conduisent à des processus de désocialisation pouvant mener à l’auto-exclusion. La clinique psychosociale rendrait possible une identification et une compréhension des processus de désocialisation en œuvre dans leurs parcours de vie.